L’autre secret de la licorne

La licorne : réelle ou fictive ? Un peu des deux… Zoom sur cet animal légendaire dans ce cours d’histoire en ligne niveau collège (sixième cinquième).

La découverte récente des restes d’une licorne en Sibérie nous replonge dans la mythologie et la tapisserie. Bien que cet animal apparaisse finalement  différent de celui construit dans l’imaginaire européen. Dans ce cours spécial collège zoom sur son histoire et ses légendes avec Pierre, Prof de soutien scolaire Histoire chez Prof Express.

Du latin « unicornis » (une corne), la licorne est un animal légendaire blanc, proche du cheval et de la chèvre qui figure dans le bestiaire antique et qui devient l’animal imaginaire le plus important au Moyen Âge.

Reconstitution d’un “elasmotherium” par Heinrich Harder IMAGE / HEINRICH HARDER / WIKIMEDIA COMMONS

La licorne apparaît en particulier dans une célèbre tenture, la Dame à la licorne du XVème siècle. Témoignage du raffinement de l’amour courtois, cette tapisserie est une allégorie des cinq sens qui doivent être sollicités pour faire renaître l’amour. Symbole de pureté, la licorne apparaît, s’imagine-t-on alors, toujours auprès d’une vierge, et seule les femmes pures peuvent l’approcher.

Le toucher, tenture La Dame à la licorne, Musée de Cluny, Paris.

 Des marchands faisaient commerce de ces prétendues cornes auxquelles ils prêtaient des vertus, et notamment celle de guérir toutes les maladies ou encore d’indiquer la présence de poison dans les mets, prenant alors une couleur violette. Les cornes utilisées étaient en réalité issues d’un mammifère marin…le narval. Récemment la découverte d’un os de crâne de rhinocéros appelé Elasmotherium Sibiricum ou « licorne de Sibérie », vieux d’environ 29 000 ans vient jeter le trouble. Non seulement cet animal doté d’une corne de plusieurs mètres a véritablement existé, mais en plus nos ancêtres humains présents depuis 50 000 ans l’ont côtoyé. Cette mystérieuse créature aurait mesuré près de 4,5 mètres de longueur, 2 mètres de hauteur et elle aurait pesé près de 5 tonnes. Mais cet animal qui se serait éteint dans l’actuel Kazakhstan, s’avère plus proche dans notre imaginaire du rhinocéros que le la douce et pure licorne médiévale…

L’histoire de la plus célèbre des tapisseries

Avant d’inspirer les romanciers, les nouvellistes, les dramaturges, les auteurs de BD, apparaître dans les adaptations d’Harry Potter ou des jeux vidéo, la tapisserie de la Dame à la licorne a connu une histoire aux péripéties aussi nombreuses que les interprétations qu’elle a suscitées et dont nous retraçons les grandes dates.

Ces six pièces datant d’entre la fin du XVème et le début du XVIème ont été vraisemblablement commanditées par Antoine II Le Viste, rapporteur et correcteur de la Chancellerie sous Louis XII et François Ier et dont on aperçoit le blason familial dans l’Ouïe.

L’ensemble a ensuite été la propriété de familles nobles pour se retrouver au château de Boussac dans la Creuse où George Sand a pu l’admirer dans le bureau du sous-préfet qui y résidait.

Prosper Mérimée, écrivain et inspecteur des Monuments Historiques,  en vantera les mérites jusqu’à les faire classer à l’inventaire du Patrimoine historique.

Acquises par le Conservateur du Musée de Cluny Edmond de Sommerard vers 1865, elles y sont exposées depuis décembre 2013 dans une salle entièrement rénovée, en forme de parallélépipède, avec un système d’accrochage et d’éclairage qui magnifie leurs secrets et leur magie.

La tapisserie a longuement séjourné en creuse, au château de Boussac avant de monter à Paris.

ZOOM SUR LA FORMATION DE LISSIER

Pour ne pas trop rallonger son texte (du latin « textus » tissu, comme vous le savez) et pour ne pas tirer la tapisserie à lui, votre E Prof Express, vous présente la formation de lissier en quelques mots.

Si la tapisserie apparaît depuis le Moyen Age, où elle embellissait et isolait les habitations seigneuriales, elle est au moins depuis le temps de Louis XIV fabriquée à la main à partir de cartons, œuvres spécialement réalisées pour elle. Ces Cartons déterminent le tracé des motifs, référencent les contours de chaque couleur de laine et vont servir de partition et être placés sous le métier de « basse lisse » et l’œil attentif du futur maître lissier que vous allez devenir.

Quand on dit tapisserie, on pense souvent aux Gobelins, parfois aux manufactures royales mais aussi à la Dame à la licorne ou à Aubusson.

Les métiers de la tapisserie mettent en relation de nombreux savoir-faire entre le filateur, le teinturier, le peintre-cartonnier, le lissier qui tous partagent le goût de la perfection pour restaurer ou créer des œuvres originales appréciées jusqu’en Chine.

Si vous voulez vous informer ou vous former à ce vieux et noble métier de lissier, vous trouverez le détail des formations et des débouchés professionnels sur le site de l’Institut des Métiers d’Art

La Cité Internationale de la tapisserie et le métier de lissier

 Le Conseil régional du Limousin et la Cité internationale de la tapisserie, à Aubusson, ont mis en place en liaison avec le GRETA Creuse, la Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre des métiers et de l’artisanat de la Creuse, une formation qualifiante complète de lissier. Un enseignement qui n’était plus dispensé à Aubusson depuis 1998.

Le Brevet des métiers d’art

La rentrée 2016 sera marquée à Aubusson par une évolution de l’offre de formation professionnelle de lissiers avec l’ouverture d’un Brevet des Métiers d’Art (B.M.A.) « Arts et techniques du tapis et de la tapisserie de lisse ».

L’évolution de la formation professionnelle de lissiers à Aubusson sera mise en œuvre dès la rentrée 2016. Le B.M.A., diplôme national, remplacera la formation actuellement en place. Les élèves lissiers suivront à la fois des enseignements professionnels, comme les techniques de tissage, l’histoire de l’art et de la tapisserie, et des enseignements généraux (français, gestion, sciences physiques et chimiques appliquées au textile…). Pour la partie enseignement professionnel, outre l’apprentissage des gestes et des techniques, la formation porte sur la relation entre l’artiste concepteur et de lissier interprète, dont la réussite est le gage d’un tissage de qualité. Formés à la gestion d’atelier, les élèves pourront réaliser une œuvre tissée de A à Z, du contact avec le créateur de la maquette à la tombée de métier et la couture de fini

 Une formation en deux ans

L’enseignement du tissage est au cœur de la première année de formation, selon une progression traditionnelle de l’apprentissage des gestes et des techniques du lissier.

La deuxième année est articulée autour d’ateliers de 4 à 8 semaines avec des lissiers expérimentés qui permettent d’approfondir une technique ou une thématique spécifique : drapé, tissage des « chairs », finesse des détails avec les techniques coptes, etc.

Un écrin de verdure et de lumière propice à l’apprentissage

Len enseignements, assurés par le GRETA Creuse, sont suivis au pôle formation de la Cité internationale de la tapisserie qui ouvre ses portes été 2016.

Pour recréer les qualités lumineuses de l’ancien atelier, un système de projection d’un éclairage type « lumière du jour » vers le plafond permet d’obtenir une lumière zénithale et éviter les ombres portées qui peuvent nuire à l’apprentissage du tissage.

Une cité connectée qui tisse des liens

Cet enseignement se connecte aux actions de la Cité : politique scientifique, valorisation du patrimoine, développement économique, création contemporaine, nouveaux marchés et nouveaux usages de la tapisserie en partenariat avec différentes écoles et acteurs du luxe et de la mode, programmes de recherche, pépinière d’entreprise et accueil d’ateliers au sein de la Cité, fédération de la communauté professionnelle tapisserie, arts textiles /art tissé, etc.