Dans ce cours de philosophie, découverte d’Emmanuel Kant signé Sebi Ji, E-Prof de soutien scolaire en ligne philosophie.

Lorsque Kant apparaît dans le paysage philosophique, un débat fait rage concernant la question de la vérité, notamment dans les sciences: l’empirisme s’opposait au rationalisme.

Empirisme et rationalisme : deux courants de pensée

L’empirisme prône que la vérité ne peut être trouvée que par l’expérience sensible.

Le rationalisme pense que la vérité s’obtient par l’intuition intellectuelle (les « idées claires et distinctes » de Descartes), laquelle sert ensuite de principe premier permettant de déduire d’autres vérités par démonstration.

Les théories de la connaissance de l’empirisme et du rationalisme sont des théories réalistes, car elles admettent qu’une réalité nous est donnée. Celle-ci est d’ordre sensible pour l’empirisme, et d’ordre intelligible pour le rationalisme.

Pour Kant, l’empirisme conduit au scepticisme, le rationalisme au dogmatisme.

  • Kant contre l’empirisme :

Le philosophe allemand Emmanuel Kant, fondateur du criticisme et de la doctrine dite « idéalisme transcendantal » Photo Wikipedia.

Le philosophe allemand Emmanuel Kant, fondateur du criticisme et de la doctrine dite « idéalisme transcendantal » Photo Wikipedia.

la vérité, pour qu’elle soit vraiment LA vérité, doit être universelle, c’est-à-dire être telle en tout temps et en tout lieu, sans quoi elle n’est qu’une connaissance particulière et subjective. Or, l’expérience ne nous apprend jamais rien d’universel, et par conséquent aucune connaissance véritable ne saurait en dériver. L’empirisme ne peut donc que nous décevoir, puisque son postulat — la vérité s’obtient par l’intermédiaire des sens ­— est ce qui l’empêche de trouver la vérité, les sens ne nous donnant que des expériences particulières. A force d’être déçu, l’empiriste doit donc finir par adhérer au scepticisme, c’est-à-dire à la pensée que la vérité est inaccessible à l’homme. Le cas le plus connu est celui de l’empiriste Hume.

  • Kant contre le rationalisme :

mais nier l’expérience n’est pas mieux selon Kant. Fonder la connaissance uniquement sur la raison, sans tenir compte de l’expérience, conduit à émettre des affirmations sans rapport avec le contenu réel. Ces affirmations sont donc invérifiables, ce sont des dogmes. Le dogmatisme est ainsi la conséquence logique d’une telle démarche.

Kant comprend que ni l’expérience ni la raison ne sauraient isolément produire des connaissances valables. Les deux sont nécessaires. Afin de rendre compte du processus qui conduit à la connaissance, Kant va analyser le fonctionnement de son esprit à la manière d’un chirurgien. Il va ainsi mettre en évidence trois ensembles jouant chacun un rôle précis : la sensibilité (faculté des intuitions), l’entendement (faculté des concepts), la raison (faculté des principes). Une des découvertes majeures de Kant est que l’esprit intervient activement dans l’élaboration de la connaissance et que le réel est pour nous une construction. Sa théorie de la connaissance peut donc être qualifiée d’idéaliste, car l’objet, tel que nous le connaissons, est en partie notre œuvre. Ce que nous mettons nous-mêmes dans toute connaissance, c’est cela que Kant va chercher à connaitre. Par exemple, les formes de l’espace et du temps ne sont pas des propriétés des objets, mais celles de notre sensibilité, laquelle n’est pas capable de percevoir des objets autrement que dans l’espace et dans le temps. Une illustration simplifiée de sa découverte peut être la suivante: en regardant le monde avec des lunettes bleues, tout ce qu’on voit devient bleu. Le bleu n’est pourtant pas une propriété des objets perçus, mais de l’outil utilisé par l’observateur. De la même manière, quoique de façon beaucoup plus complexe, nous ne percevons pas les objets tels qu’ils sont en eux-mêmes mais selon les propriétés de notre esprit qui les perçoit.

La vérité est à la fois universelle et relative à l’humanité

Kant écrit dans la Critique de la raison pure :

« les phénomènes ne sont que des représentations de choses dont nous ne savons pas ce qu’elles peuvent être en soi. »

La connaissance ne se rapporte qu’aux données des sens, c’est-à-dire à ce que nous sommes capables de percevoir du monde. Nous connaissons donc les phénomènes (la partie du monde qui se laisse appréhender par nos sens), mais pas les choses en elles-mêmes (les choses en soi), appelées noumènes (la partie du monde qui demeure cachée). La connaissance des phénomènes est universelle, mais cette universalité est relative à l’humanité dont l’entendement impose une grille de lecture du monde perçu. L’être humain a accès à la vérité, mais pas à toute la vérité, car la structure de son esprit limite ses possibilités. Selon Kant, nous sommes incapables de connaitre les choses en soi. De l’arbre, par exemple, nous ne pouvons connaitre que ce que nos sens nous permettent d’appréhender. Mais cela ne nous apprend rien sur l’arbre en soi. Notre connaissance de l’arbre n’est en fait que la connaissance de l’arbre en tant que phénomène, tel qu’il nous apparaît, et non tel qu’il est. L’essence des choses demeure voilée pour l’être humain.

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