Pierre, professeur en ligne de soutien scolaire histoire géographieCours d’histoire collège niveau 5e avec le sacre de Charlemagne, un 25 décembre… de l’an 800.

Féru de Napoléon, notre E prof de soutien scolaire histoire en ligne n’en est pas moins féru d’autres rois et empereurs, comme Charlemagne. Le 25 décembre 800 à Rome, le roi carolingien est couronné empereur par le pape Léon III, dans la basilique Saint Pierre. Un sujet de Noël parfait pour ce cours d’histoire en ligne spécial 5e.

Un roi puissant

Charles Ier, dit « le grand » (Carolus Magnus en latin), roi des Francs, est à la fin du VIIIème siècle le roi le plus puissant d’Occident. Devenu roi en 768, il étend considérablement son royaume : il devient roi des Lombards et contrôle les anciennes résidences impériales de Rome, Ravenne, Milan et Trèves. En raison de ses nombreuses possessions et du fait que le titre d’empereur n’était alors plus porté par les Byzantins, les prélats (pape et évêques) proposèrent à Charlemagne ce titre. Ce dernier accepta cet honneur le 23 décembre 800.

Le retour de la dignité impériale d’Occident

Le sacre de Charlemagne signe la restauration de l’Empire romain en Occident et rétablit une dignité impériale disparue en 476 : Charlemagne devient de fait l’héritier des empereurs romains. Mais ce nouvel empire d’occident est différent car il a désormais pour centre la Gaule et non plus la Méditerranée. C’est un empire continental comprenant les anciens peuples barbares qui ont été combattus par Rome. La capitale de ce nouvel empire n’est plus Rome mais Aix-la-Chapelle. L’empire byzantin qui se pense alors comme le seul héritier légal de l’empire romain déchu en Occident se montre irrité et refuse de reconnaitre le couronnement impérial de Charlemagne. L’impératrice Irène de Byzance propose à Charles un projet d’union matrimoniale pour réunifier l’empire romain, mais l’aristocratie byzantine refuse. Il faut finalement attendre l’année 813 pour que l’empereur byzantin Léon V l’Arménien daigne reconnaitre le titre d’empereur d’Occident conféré à Charlemagne.

Ce jour-là, Charlemagne reçoit les insignes impériaux

Quelques exemples d’insignes impériaux. 1.a : crucifix impérial, 1.b : la couronne impériale, 2.a : le globe ou orbe, 2.b :  l’épée Joyeuse et son fourreau.

Cours d'histoire en ligne : Charlemagne reçoit les insignes impériaux

Les insignes impériaux sont les objets symboliques de l’empire, utilisés lors du sacre. Ils ont tous une signification précise : la couronne impériale représente le pouvoir politique, le globe surmonté de la croix manifeste la domination du souverain sur le monde chrétien, quant à l’épée, elle affirme son pouvoir militaire.

Pourquoi Charlemagne est-il sacré le jour de Noël ?

La date du 25 décembre symbolise la naissance de Jésus et par là la renaissance de l’empire, mais aussi un renouveau de l’Église qui se pose en garante de l’empire restauré.

Un empereur mécontent de sa cérémonie

Le Liber pontificalis (livre pontifical) écrit par les membres de la curie romaine décrit l’événement en ces termes :

« Le jour de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, dans la basilique de Saint-Pierre de Rome, le Pape couronna Charles d’une très précieuse couronne. Alors l’ensemble des fidèles romains, voyant combien il avait défendu et aimé la Sainte Église romaine l’acclamèrent ainsi « A Charles très pieux auguste, par Dieu couronné grand et pacifique empereur, vie et victoire ». Ceci fut dit trois fois et il fut constitué empereur des Romains. Le très saint évêque et pontife de Rome appliqua l’huile sainte sur le front le du roi Charles. »

                                    Liber Pontificalis, II, éd. et trad. par Mgr L. Duchesne, Paris, 1892, p. 8.

Charlemagne souhaitait que l’ancien rituel romain soit observé, avec dans l’ordre l’acclamation par les soldats, le couronnement et enfin l’adoration (prosternation du pape devant l’empereur). Au lieu de cela, le pape Léon III déposa brusquement la couronne sur la tête de Charles pendant que ce dernier priait. Il ne le fit acclamer et ne se prosterna qu’après. Ce déroulement sciemment voulu par Léon III était une manière de signifier la supériorité pontificale (l’Église).  « Charlemagne aurait renoncé à entrer dans la basilique ce jour-là, s’il avait pu connaitre à l’avance le dessein du pontife » rapporte le chroniqueur Éginhard. Mécontent de la tournure prise par son sacre, Charlemagne fit en sorte que le cérémonial soit modifié pour l’avènement de son fils Louis Ier (dit le Pieux). Un peu plus de mil an plus tard, Napoléon, en fin connaisseur de l’Histoire, ne répéta pas la même erreur : il prit soin d’organiser son sacre à Paris, demanda au pape de bénir son règne et se couronna lui-même.

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