soutien scolaire philosophie en lignePour cette rentrée philosophique, Maryse vous propose cet essai sur le paradoxe. Définition, exemples et exercices de philosophie pratiques.

Dans sa dynamique réflexive, la philosophie analyse les contradictions  et les paradoxes (contre l’opinion), mais les crée  également dans le but  de surprendre, d’ébranler,  voire même de bouleverser la pensée  bienséante. Les paradoxes invitent à la méditation susceptible de déconstruire  progressivement les évidences, les présupposés solides. Les paradoxes ont le pouvoir d’ébranler les certitudes invitant le lecteur à s’engager vers de nouvelles pistes de recherche permettant de complexifier, de peaufiner,  de préciser, et parfois  détruire certaines idées.

I/ Quelques paradoxes

Voici quelques paradoxes saisissants éclairant  de  nouvelles perspectives.

« Pour apprendre, il faut déjà savoir » disait Socrate. Alors pourquoi apprendre, alors que l’on sait déjà ?

Selon Socrate, chercher à savoir suppose que l’on ait quelques connaissances. Si l’on ne sait rien, on ne peut chercher ce que l’on ignore. On ne sait pas que l’on ne sait pas, donc on ne cherche pas.

 « Le tyran est le moins libre des hommes » disait Socrate. Comment un tyran qui a le pouvoir suprême d’assouvir tous ses désirs peut-il être moins libre qu’un esclave par exemple ?

Ici Socrate veut dire que le tyran est en réalité esclave de ses passions, de ses instincts primaires  et qu’il n’est même pas  le maître chez lui. Il ne réussit pas à dominer ses désirs immédiats.

 « Nul n’est méchant volontairement » dira Platon. Comment un homme qui  par la force de sa volonté agit en détruisant ou volant  par exemple, peut-il revêtir les attraits  de l’innocent ? Est-ce que l’on peut faire le mal pour le mal ?

Selon Platon, l’homme fait le mal par ignorance du bien.

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« L’homme est condamné à être libre » paradoxe de Sartre.

« L’homme est condamné à être libre » dira Sartre. Comment peut-on parler de condamnation, de sanction  pour la liberté alors que celle-ci représente le rêve de tout un chacun ? Comment peut-on sanctionner  l’Homme à son rêve, ou son désir le plus cher ?  

Ici, Sartre responsabilise totalement l’homme dans ses choix. Condamné à être libre signifie que l’on ne peut reporter la faute sur autrui lorsqu’on agit. L’homme doit répondre de ses actes quels qu’ils soient. Ses actes sont le témoignage de sa liberté .

« Moins on sent, plus on fait sentir »  dira Diderot à propos du comédien. Comment est-il possible de transmettre une émotion, une joie, un sentiment d’amour si on ne se met pas dans la « peau du personnage » ?

Ici Diderot considère qu’un bon comédien est capable d’instrumentaliser son corps de manière à imiter la joie alors qu’il n’est pas gai, la tristesse alors qu’il n’est pas triste, etc… Froid , il calcule, manipule son corps  pour faire vivre au public  des sensations.

II / Entraînement

L’exercice philosophique récurent  consiste à voir ou créer un ou des « para-doxes » à la lecture  de questions ou propositions qui peuvent sembler anodines.

Quel paradoxe  peut-on trouver à la question : « Savons-nous toujours ce que nous désirons ? »

Pour trouver un paradoxe il est judicieux de trouver une base sur laquelle il repose.

La doxa : l’opinion

Nous savons  toujours ce que nous désirons sinon, nous ne le désirerions pas. En sachant ce que je désire, je peux mettre en œuvre  des actes pour  obtenir l’objet de désir. Dans la conscience de mon  désir  de tel objet,  j’agis de manière à l’obtenir.

Para-doxa : contre cette opinion

Le savoir  (savons) relève du domaine de la connaissance, d’un résultat stable et rationnel.

Le désir que témoignent les passions, les envies, les souhaits, les manques  etc… relève d’une attirance, d’une tension, d’une attraction pour un objet de désir. Le désir est donc instable, imprévisible et l’objet de désir  peut être inconnu.

Comment savoir ce qui est imprévisible, ce qui ne relève pas de la connaissance, mais de l’inconnu ?

Comment  pouvons-nous  connaître au préalable ce qui est par définition  inconnu (objet de désir) ?

A ton tour de trouver des paradoxes aux énoncés suivants :

Je mens.

Il est interdit d’interdire !

Sois libre !

« Je sais que je ne sais rien » disait Socrate.

Je vous ordonne de désobéir !

Les paradoxes socratiques représentent un beau ferment de réflexion dont voici un des plus éloquents : « Qu’est-ce que craindre la mort, si ce n’est prétendre détenir un savoir  que l’on n’a pas ? » L’Apologie de Socrate [28 b à 30 d] de Platon.

Dans son œuvre les monstres sacrés, Cocteau ira jusqu’à dire « Paradoxe ! Quand la vérité sort, c’est le nom qu’elle porte ! »

D’autres articles de philosophie en ligne vous attendent sur notre blog de soutien scolaire. N’hésitez pas à les parcourir, ils sont destinés à votre soutien scolaire.

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