Sujet incontournable pour la préparation du bac, la dialectique hégélienne expliquée par Maryse, E-Prof de soutien scolaire philosophie en ligne.

La dialectique hégélienne ne se confond pas avec les dialogues de Platon que l’on trouve dans la plupart de ses œuvres : Le Gorgias, Le Timée, La République, etc. Ici, les dialogues s’articulent autour d’un thème (l’amour, la beauté, l’art etc.) dont il s’agit de donner une définition la plus précise, élaborée, et proche de la vérité. C’est un dialogisme permettant d’accéder, par l’échange des points de vue à une définition la plus élaborée et élevée d’un concept, à une opinion la moins contradictoire possible.

La dialectique hégélienne n’est pas un échange dual autour d’un concept, générant une transformation de la définition du concept. Chez Hegel, c’est le concept lui-même qui produit sa propre négativité, de manière interne.

Georg Wilhelm Friedrich Hegel

Georg Wilhelm Friedrich Hegel réunifie tous les systèmes philosophiques passés qui sont nés de manière rationnelle (et non de rien), c’est-à-dire d’un débat réactif et explicatif aux idées développées à une époque.

Par exemple, sous l’égide d’une conscience naïve, l’idée de liberté peut se définir comme « la faculté d’entreprendre ce que l’on veut sans aucune contrainte ». Cette idée en se développant, en se matérialisant, en se confrontant à l’expérience, va rencontrer des limites, va se heurter à des obstacles. Par exemple, dans cet état-là de liberté, les hommes ne peuvent vivre en paix, et sont contraints de vivre dans un milieu hostile qui les contraint à un état de survie, de guerre, et de violence. L’idée de liberté se transforme donc, et prend une autre acception qui englobe et dépasse, ses prémisses (je fais ce que je veux, je vis dans un état d’instabilité permanent). Elle peut s’ouvrir vers l’idée que la liberté consiste à ne pas empiéter sur la liberté de l’autre. Cette nouvelle définition de la liberté subsume les deux autres : Il s’agit de vivre en ayant conscience de la limite que représente la présence de l’autre. Cette nouvelle acception de la liberté, elle aussi présentera de manière interne, une contradiction, une limite qui trouvera un dépassement à travers une nouvelle définition du concept de liberté. Ce concept est amené à se complexifier de plus en plus.

Tout concept se développe dans un mouvement de négation et de dépassement de cette propre négation

Attention, chez Hegel, ces différents moments du concept (ici, nous avons pris l’exemple de la liberté) sont tous importants. Il ne s’agit pas de prévaloir, ou de rejeter une idée par rapport à une autre. Au fond ce mouvement dialectique participe à la Vérité. L’histoire des idées ou des concepts dans leur développement ne sont que des points de vue qui sont tous importants car, dans leurs erreurs et leur dépassement, ils participent à la définition de la Vérité, ou du Savoir absolu.

La conscience naïve va s’acheminer, tout au long de l’histoire grâce au principe de raison (la pensée rationnelle) vers le savoir absolu qui n’est autre que la synthèse des tous les points de vue : un système.

Pour illustrer cette idée, Hegel prend la métaphore de la graine qui représente un potentiel, un ensemble de possibles (non actualisés) car c’est une graine. La graine de pommier porte en elle-même un arbre virtuel : le pommier. On suppose qu’en la plantant, en lui offrant de l’eau, et du soleil elle va se déployer en pommier. C’est une potentialité.

Cette graine est « l’en-soi ». C’est ce qu’elle porte en elle-même.

Puis cette graine va être plantée, et donner effectivement des branches, des racines, des tiges, des feuilles, des fleurs, etc… Elle va se développer, se déployer et montrer des différences. C’est le mouvement du déploiement des particularités. Par exemple, l’histoire des idées n’est pas linéaire, elle s’est développée en réaction avec d’autres idées. C’est le moment des oppositions.

Ce développement s’appelle « l’être-là ».

Enfin, il y a un troisième moment appelé le « pour soi ». Selon Hegel, c’est le fruit de l’arbre qui contient la graine du pommier. Ce fruit porte en lui tous les moments, toutes les différences. Il est un substrat dans lequel sont condensés tous les moments de l’histoire de l’arbre. Il rassemble en lui-même les différences, les moments de développement de l’arbre : la pluie, le soleil, la pollution, l’entretien de l’arbre, etc…. Il est le produit, le résultat de l’histoire du cycle de l’arbre. Bien sûr, le fruit n’a pas peut-être pas de conscience de lui-même, mais il est un condensé ; il représente l’ensemble des expériences qu’a vécues l’arbre et qui ont donné ce fruit-là plutôt qu’un autre. Il est une synthèse des expériences vécues de l’arbre.

Dans le même ordre d’idées, la philosophie d’Hegel est une récollection, une synthèse des idées dans l’histoire de la philosophie. Hegel recrée une harmonisation entre les idées qui se « déchirent », en montrant qu’une harmonie, qu’un mouvement naturel et dialectique explique chaque idée dans l’histoire des idées. Il n’y a pas d’idée vraie ou fausse. Au fond, l’ « erreur » est un moment de la gestation du savoir absolu. Tout est vrai. C’est un peu comme si la vérité est en gestation dans le temps, et que les erreurs, le mal, la souffrance sont des moments incontournables qui participent à l’élaboration du Savoir absolu dans le temps. Hegel a montré dans la Phénoménologie de l’esprit que toutes les idées participent, apportent une pierre à l’édifice du Savoir absolu. Les moments de négation (antithèse), de régression, de crise, de guerre, sont des moments antithétiques, qui vont s’ouvrir sur un dépassement (synthèse) lequel proposera une nouvelle idée qui unifie toutes les représentations. Le « pour-soi », c’est la conscience des différents points de vue philosophiques.

La vérité est « étirée » dans le temps et elle procède selon un mouvement dialectique : thèse, antithèse et synthèse, ou «en-soi», « être-là » et « pour-soi ».

dialectique Hégelienne

Au fond, que ce soit dans l’histoire politique, l’histoire des sciences, l’histoire des idées, ou autres, les idées se complexifient selon un processus dialectique qui évoluent par négation et unification. Et le système hégélien est un système qui réunifie tous les systèmes philosophiques passés qui sont nés de manière rationnelle (et non de rien), c’est-à-dire d’un débat réactif et explicatif aux idées développées à une époque. La vérité est cette gestation contradictoire et rationnelle de toutes les idées. Et le mal ou l’erreur est un moment de cette gestation.

Une critique que l’on peut adresser à Hegel : Il justifie le « mal » dans son système au sens où il lui donne une raison d’exister, même si cette justification s’établit à un niveau global et général. Le mal est « intégré » et fait partie d’un moment de la vérité. Ici, les grands crimes de l’humanité sont intégrés et heuristiques pour le développement de la vérité absolue.

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