Marion propose ce cours de soutien scolaire en ligne spécial lycée sur le réalisme, afin de vous aider dans vos révisions de bac français.

Matière :                                                           FrançaisMarion soutien scolaire français

Niveau minimum :                                        Seconde/1ère

Domaine :                                                         Littérature

Sujet ou problématique :                           Courant littéraire

1/ Origine du réalisme et contexte

                En histoire littéraire, on désigne le Réalisme comme un mouvement ayant pris naissance au moment de la révolution de 1848 et qui s’achève aux alentours de 1870. Ainsi, ce courant littéraire est, comme de nombreux autres, très ancré dans l’Histoire puisqu’il s’inscrit entre deux dates clés : le début de la Deuxième République et la fin du Second Empire. Entre ces deux dates, de nombreux changements sociaux et politiques sont intervenus, notamment l’abolition de l’esclavage, la liberté de la presse et le suffrage universel. Ces changements reflètent bien entendu un climat de libéralisme plutôt heureux. Cependant, le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851, puis son plébiscite l’année qui suit, mettent fin à cette période d’avancées sociales qui est remplacée par un régime autoritaire et conservateur.

Balzac et le réalisme

Honoré de Balzac.

Tous ces bouleversements politiques déçoivent fortement les écrivains et mettent un terme à l’idéalisme romantique, d’autant que d’autres mutations ont lieu, notamment sur le plan économique : grâce à la montée des valeurs de l’argent, les villes se transforment et les progrès technologiques se développent, au détriment du prolétariat dont la misère s’accroît, alors que la bourgeoisie, elle, s’enrichit. La littérature ne demeure pas insensible à tous ces changements et à travers le mouvement réaliste, les auteurs veulent témoigner le plus fidèlement possible de ces nombreuses mutations. Les questions sociales et historiques interviennent donc au cœur de leurs œuvres.

Deux écrivains majeurs sont à retenir comme étant les précurseurs du Réalisme : Stendhal et Balzac. A ce sujet, il est notamment à noter l’épigraphe de Le Rouge et le Noir (1830) de Stendhal dans laquelle il écrit vouloir dire « la vérité, l’âpre vérité ». Il choisit ainsi ses sujets de roman principalement à partir de l’actualité contemporaine, voire même de faits divers, afin d’être au plus proche des préoccupations de l’époque. Dans la même veine, Balzac désire peindre « le tableau exact des mœurs » dans sa Comédie humaine (titre sous lequel l’auteur a regroupé plus de quatre-vingt dix ouvrages). A eux deux, ils théorisent les premières lignes de ce que sera le Réalisme.

Aller plus loin ? Retrouve ici notre fiche bac français sur le Naturalisme

2/ Les œuvres réalistes

Gustave Flaubert et le réalisme

Gustave Flaubert

De manière générale, en littérature, le Réalisme s’est principalement concentré sur le roman et autour de deux auteurs principaux : Chamfleury et Duranty. Cependant, bien qu’ils s’employèrent à théoriser le mouvement Réaliste, leurs romans, plutôt médiocres, ont vite été oubliés par l’histoire littéraire. Ce sont d’autres auteurs, bien plus prolixes et talentueux, qu’il est nécessaire de retenir comme les plus représentatifs de l’écriture réaliste : Flaubert et les frères Goncourt.

S’agissant de Flaubert, bien qu’il ait écrit des œuvres chargées de symbolisme comme Salaammbô (1862) ou La Tentation de Saint Antoine (1904), il convient cependant de le classer parmi les grands romanciers du Réalisme grâce à l’écriture de ses deux romans principaux, Madame Bovary (1857) et L’Education sentimentale (1869), ainsi que de sa nouvelle Un Cœur simple contenu dans le recueil intitulé Trois Contes (1877). A travers ces différentes œuvres, Flaubert s’attache à des sujets contemporains afin de refléter l’Histoire ou des faits divers récents, dans un souci d’authenticité, tout en se détachant des effets romanesques du Romantisme. Il tente de retranscrire la réalité de la vie d’une époque en s’appuyant sur une documentation scientifique.

Les frères Goncourt, quant à eux, ont été classés parmi le courant Réaliste bien que leur écriture fleurie n’ait pas toujours été vue comme compatible avec la sobriété du Réalisme. Cependant, dans la préface de leur roman Germinie Lacerteux (1865), ils établissent un véritable manifeste du mouvement dans lequel ils revendiquent la valeur documentaire du roman en soulignant l’importance de mettre en scène le peuple et notamment les personnes les plus démunies.

3/ L’esthétique réaliste

Bien que nous l’ayons déjà évoqué, il convient ici de résumer les caractéristiques principales du mouvement :

  • L’opposition à l’idéalisme romantique: il ne s’agit plus d’ignorer le monde qui nous entoure en exaltant les souffrances du « moi ». Les écrivains réalistes mettent fin à cette complaisance dans la souffrance du « je ».
  • Le rejet d’une littérature du passé : le présent, l’actualité, l’histoire contemporaine sont privilégiés avant tout.
  • L’élargissement de la littérature aux classes inférieures : la question sociale est très importante ; les déshérités, qu’il s’agisse des domestiques, des ouvriers, des petits employés…, sont largement représentés. Les écrivains réalistes se veulent les représentants du peuple et de la démocratie.
  • La priorité accordée à la vérité : même lorsque celle-ci est crue, laide ou repoussante, les écrivains la préfèrent toujours à l’imagination. Ils se documentent, font des recherches quasi journalistiques pour être au plus près de la vérité.
  • Le refus du style qui éloigne du réel : les écrivains imposent une prose détachée, froide, sans fioriture, toujours dans un souci d’être au plus près du réel.
  • La remise en cause du héros et de l’intrigue : le roman se concentre désormais sur l’histoire d’un personnage, d’une page de son existence. L’intrigue se résume à un fait unique.

Ainsi, bien que des tendances se dessinent à travers toutes ces théories et cette esthétique, la plupart des écrivains prennent des libertés et ne se limitent pas à ces modèles d’écriture qui auraient entravé leur style. Cependant, à partir de cette esthétique, une mode littéraire s’affirme bien que pour de nombreuses personnes, le Réalisme demeure un mouvement littéraire inabouti. Il aura néanmoins produit une rupture nette avec le Romantisme et représenté la société d’une époque donnée. Enfin, il a aussi été le précurseur essentiel du mouvement qui suivra, l’Existentialisme.

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