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Qu’est-ce que le romantisme ? Définition
Le Romantisme est un mouvement d’idées européen né dès le XVIIIe siècle et qui mit en exergue l’expression des sentiments personnels et les passions du Moi. En grande partie marqué par les révolutions de 1830 et 1848, ce mouvement toucha de nombreux arts, du théâtre à la peinture, et de la poésie à la musique.
Naissance du romantisme
Le Romantisme se développe d’abord en Angleterre et en Allemagne dans les dernières années du XVIIIe siècle. L’adjectif romantique tire ses origines du mot roman et qualifiait donc au préalable des situations romanesques. Il était aussi utilisé pour qualifier des paysages pittoresques d’où se dégage de la poésie, de la sentimentalité et du rêve. Les Allemands quant à eux ont créé « la romantique » qui caractérisait une certaine poésie née de la chevalerie et du christianisme (chants des troubadours).
Plus tardif dans le reste de l’Europe, il est annoncé par Madame de Staël dans son essai littéraire et philosophique De l’Allemagne. Chateaubriand quant à lui, préfigure ce que sera le roman intimiste et le poète romantique dans son oeuvre René (1802)
Différentes générations romantiques se sont succédé. Avant 1820, les premiers artistes et auteurs romantiques étaient avant tout des aristocrates qui ont assisté impuissants à l’effondrement de l’ordre et que l’on a privé de leurs rêves de gloire. Ils se sentent déchus et contraints à l’inaction et commencent à dépeindre cette langueur qui les assourdit. À partir de 1820, le mouvement devient plus solide et concret, les contours plus clairs : c’est le moment de la théorisation et de l’affirmation des ambitions littéraires et artistiques pour les jeunes auteurs romantiques. Par la suite, différentes figures romantiques voient le jour et lorsque certains poètes privilégient le lyrique et l’intimité, d’autres comme Théophile Gautier ou Gérard de Nerval choisissent de mettre en exergue la révolte dans l’art.
Le romantisme va réellement s’imposer en France seulement dans les années 1820. Il s’agira alors d’un courant à influence dominante que ce soit pour la vie artistique ou intellectuelle française. Le mouvement se construit progressivement suite à la formation de nombreux cercles et groupes artistiques et littéraires qui réunissaient les figures principales de ce début de siècle. Il s’unifie enfin en 1827 lors de la création du groupe nommé le Cénacle et dirigé par Victor Hugo ; après de nombreuses années d’oppositions idéologiques, de nombreux auteurs et artistes trouvent enfin un compromis et se réunissent dans ce groupe autour d’une idée commune : se rassembler et faire force contre les « Anciens » de l’Académie notamment. On retrouve dans le Cénacle des auteurs comme Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Gérard de Nerval, Alphonse de Lamartine, Charles Nodier, Alexandre Dumas, Stendhal, Sainte-Beuve, Prosper Mérimée… Peu à peu leurs discussions et débats naissent les grandes lignes de l’esprit contestataire et audacieux du romantisme que deux dates illustrent :
– 1827 et la lecture par Victor Hugo de sa préface à son drame romantique Cromwell.
– 1830 et la bataille qui s’est jouée autour d’Hernani, autre drame romantique de Victor Hugo (cf. Article https://soutien.profexpress.com/hugo_bataille_hernani/)
Le drame romantique
C’est donc autour du théâtre et notamment du drame romantique, genre par excellence alors, que se cristallisent les luttes et idées du romantisme. Largement inspirés par l’œuvre de Shakespeare dont la lecture des pièces occupa une grande place durant les séances au Cénacle, les auteurs romantiques s’élèvent contre le théâtre classique et son genre le plus représentatif, la tragédie. Dans son pamphlet Racine et Shakespeare (1823), Stendhal souhaite libérer le théâtre de ses règles classiques qui le sclérosent en prônant notamment le recours à la prose plutôt qu’au vers. Victor Hugo définit quant à lui les contours de ce que devrait être le drame romantique sans sa célèbre Préface de Cromwell (1827) dans laquelle il défend trois idées qui définissent à elles seules tout le théâtre romantique : totalité, liberté et transfiguration.
De manière générale, le drame romantique se construit en opposition à la tragédie classique et à ses règles. L’unité de ton qui lui était propre ne traduit pas selon Hugo, la réalité des êtres et des choses. La dramaturgie moderne se doit d’illustrer la vie dans ses grandeurs et ses faiblesses et cette idée se reflète sur scène en mêlant le tragique au comique, le pathétique à la fantaisie et comme le disait Victor Hugo, le « grotesque » au « sublime ». Ce désir de totalité se rencontre aussi dans le choix des personnages qui ne sont plus strictement issus de l’aristocratie. Les bouleversements de la Révolution française puis de l’Empire, ont donné à voir de nouveaux héros que ceux représentés dans la tragédie classique et toujours suggérés par l’Antiquité. La noblesse est certes encore très présente mais des personnages tels que des domestiques ou même des vagabonds (cf. Hernani lui-même) font aussi leur apparition. Leur langage s’adapte donc à la classe sociale dont ils sont issus.
Victor Hugo souhaite aussi que la dramaturgie moderne s’affranchisse de la règle des trois unités (lieu, temps et action) qui, selon lui, est une barrière à l’épanouissement complet du déroulement de l’action et à la vraisemblance pourtant si importante à la tragédie classique. Le drame romantique se veut plus réaliste et plus proche des humeurs, sentiments et émotions de son public. Aussi, afin de respecter la vie et ses hasards, la règle des trois unités ne peut plus être respectée. Cette nouvelle dramaturgie se veut avant tout une œuvre de liberté. Ce qui pousse certains auteurs à se défaire de l’écriture en vers au profit de la prose – ce que ne fit cependant pas Victor Hugo – comme Alfred de Musset dans son Lorenzaccio et Alfred de Vigny dans Chatterton.
Enfin, la dernière chose qui tient particulièrement à cœur des romantiques est la transfiguration, soit l’épanouissement dans la même œuvre de l’individu/du Moi et de la Nature. L’abolition des règles et modèles classiques invite le dramaturge à choisir : le principe même de création est celui du choix de l’écrivain qui n’est plus contraint. La Nature et l’Histoire deviennent donc des sources inépuisables d’idées et de faits pour les dramaturges romantiques.
La poésie romantique
Le premier succès poétique de Lamartine en 1820, Les Méditations poétiques, marque la naissance de la poésie romantique et du lyrisme qui la caractérise. Le Moi devient en effet sujet et objet du poème ; le poète romantique se dit d’abord au JE et ne cesse de décrire et exalter les passions et drames de son intériorité et intimité. Il offre aussi une grande place au rêve qu’il soit angoisse ou phantasme.
Tout comme le théâtre, la poésie lyrique se construit en opposition avec la poésie plus classique qui l’a précédée. Dans ses Méditations, Lamartine s’essaie aux rimes impaires et à l’utilisation de mots plus prosaïques, issus du langage ordinaire. L’idée de totalité déjà si prégnante dans le théâtre, est ici aussi très importante : le poète a une volonté forte d’explorer une multitude de possibilités des vers afin d’enrichir l’expressivité de la poésie. L’inspiration ne doit pas avoir de limites elle non plus et si l’exaltation du Moi est sa source principale, elle tente d’en exploiter toutes les limites. L’engagement militant, voire révolutionnaire, auprès du peuple qui souffre est aussi une grande source d’inspiration pour les poètes romantiques, de même le thème de l’évasion et du voyage, essentiels à l’oubli et très représentatifs de l’attitude romantique.
Roman et romantisme
Roman et romantisme sont intimement liés étant donné leur étymologie commune. Dans la continuité de la poésie, le lyrisme occupe une place importante dans l’écriture romanesque. Le roman intimiste et sentimental voit le jour notamment sous l’impulsion d’Alfred de Musset et de son œuvre La Confession d’un enfant du siècle (1836). On peut aussi retenir parmi ces « romanciers du Moi » Sainte-Beuve et son œuvre Volupté (1834) ainsi que George Sand et ses premiers écrits comme Indiana (1832), Lélia (1833) ou Mauprat (1837), sans oublier Senancour, Benjamin Constant, Madame de Staël ou Chateaubriand. Tous ces romanciers se penchent donc tout particulièrement sur la description des passions et des troubles de leurs personnages.
Peu à peu, le roman intimiste laisse la place à une nouvelle mode qui rencontrera un franc succès à savoir, le roman historique. Cette vogue traduit une relation assez nouvelle à l’Histoire et notamment un goût retrouvé pour le passé, pour ses épopées et ses récits, pour ses monuments témoins fidèles d’une autre époque. En s’inspirant de l’auteur anglais Walter Scott et de ses récits historiques qui font alors l’objet d’un réel engouement, de plus en plus de romanciers se tournent donc vers ce genre et notamment Victor Hugo avec ses romans Quatre-vingt treize (1874) ou encore et surtout Notre-Dame de Paris (1831). Le roman historique connaîtra son apogée à partir de 1835 lorsqu’il se déclinera en feuilletons – le roman-feuilleton – édités dans les journaux d’alors comme La Presse et Le Siècle. Alexandre Dumas s’illustra particulièrement dans ce genre puisqu’il publia nombre de ses romans en épisodes dans ces journaux (Les Trois Mousquetaires en 1844 ou Le Comte de Monte-Cristo en 1846) comme le fit aussi le romancier Eugène Sue (Le Juif errant en 1844 et Les Mystères de Paris en 1842-43).
Enfin, le roman historique s’éclipsa au profit du roman social à partir de 1840 comme en témoigne l’œuvre magistrale de Victor Hugo, Les Misérables (1862). Les nouvelles données sociohistoriques de la première moitié du siècle sont pleinement intégrées aux œuvres. De la même manière qu’en poésie les auteurs romantiques cherchaient l’inspiration auprès du peuple, le romancier est engagé et militant et son récit devient pus populaire et social comme le montre nombre des œuvres de George Sand (Les Compagnons du tour de France, 1840, La Mare au diable, 1846).
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