Vous prendrez bien une praline ? Origine du mot

Quelle est donc l’origine des fameuses pralines et autres pralinés ? Réponse avec ce gourmand cours en ligne de soutien scolaire français collège niveau sixième.

Parce que les fêtes de fin d’année se sont éloignées, que les galettes des rois se multiplient autour des tables et que l’appétit grandit à mesure que les jours rallongent, votre e-prof de lettres s’est dit que l’on pouvait continuer de se nourrir l’esprit tout en cultivant sa gourmandise.

C’est pour ne pas faire tout de suite table rase du passé, Eric professeur spécialisé en soutien scolaire français, vous invite aujourd’hui à découvrir qui se cache derrière nos mets et entremets et à aiguiser votre soif et votre faim de connaissances.

Commençons par les fameuses pralines et autres pralinés, ces délicieuses sucreries faisant le bonheur des gourmets.

Alors que Louis XIII règne sur la France et que Bordeaux entre en rébellion contre le pouvoir royal en cette fin d’année 1649, Mazarin confie à César de Choiseul, comte du Plessis-Pralin, maréchal de France, la mission de calmer ce vent de révolte.

César de Choiseul, comte du Plessis-Pralin et maréchal de France.

C’est en vain que ce brillant militaire assiège la ville et des pourparlers sont entrepris avec les autorités de la ville. Le stratège organise le 14 décembre un somptueux banquet. Au moment de clore ce repas comptant la bagatelle de huit services, Lassagne, chef de bouche du comte, présente aux convives d’étranges mais délicieuses sucreries dans un plat énorme en vermeil où chacun puise avec une cuillère en or.

Cette dragée inconnue émerveille les convives au point qu’un sonnet commémore l’événement :

Quand le bonbon fut fait, il n’était point commun,

Bosselé de tous sens et coloré de brun,

D’un fumet délicat qui flattait les narines,

On eût cru le produit d’une essence divine

Le maître queux Lassagne aurait eu cette idée en observant un marmiton grignotant une amande et un caramel… en même temps. Le chef entreprend de faire rissoler des amandes entières dans du sucre.

De Prasline à praline

D’autres attribuent l’invention de la praline au chef de cuisine du duc de Choiseul suivant, toujours comte de Plessis-Praslin, Clément Jaluzot, qui aurait fait tomber par inadvertance une noix dans du sucre fondu. Le duc adora cette friandise et en redemanda. Jaluzot fera fortune quelques années plus tard en fondant une confiserie à Montargis, dont les pralines demeurent fameuses.

Pralines brunes de Montargis.

Quel qu’en soit donc l’illustre inventeur méconnu, c’est pour plaire à leur maître, que l’un des deux baptise sa création du doux nom de praline. Elle est aujourd’hui teintée et parfumée différemment selon les régions ou pays mais continue à agrémenter les desserts et les brioches.

 Le mot s’écrit d’abord prasline dans des expressions comme prasline de citron, prasline de violette (1662) puis praline (1680).

Là, praline signiffie bêtise. L’expression provient des pralines royales. Cucul est venu au moment du soulèvement de Paris.

Si quoique bosselée la praline n’a pas pris une ride, l’adjectif, qui désigne « un brun clair rosé, couleur de la praline » (1902)  a aujourd’hui bien vieilli. Tout comme l’emploi figuré, par analogie de forme, pour désigner une balle d’arme à feu en argot (1915). Quant aux enfants, ça fait aussi bien longtemps que les plus nigauds d’entre eux ne sont plus affublés du délicat sobriquet de « cucul la praline ».