Pour ce cours de philosophie en ligne, notre E-Prof Sebi Ji se penche sur un sujet qui préoccupe l’individu tout au long de sa vie : le travail.
Le travail a la belle vie. On l’aime, on le recherche, on le convoite. Quelle triste nouvelle lorsque les chiffres de l’emploi sont publiés et qu’ils indiquent une hausse du chômage… du chômage ? On n’utilise plus de tels concepts périmés. On parle désormais de « demandeurs d’emploi », des demandeurs — de travail ! On en demande et on en redemande — du travail.
Celui qui oserait s’afficher heureux sans travail serait mis de suite dans un asile pour fous. Mais en a-t-il toujours été ainsi ? Notre société n’est-elle pas devenue, finalement, un peu folle ? N’a-t-on pas, pendant des siècles, travailler plus (+) précisément en vue de travailler moins ? L’invention des machines n’en est-elle pas la preuve patente ?
“ Il faut travailler, sinon par goût, au moins par désespoir ”
Charles Baudelaire
L’étymologie latine du mot travail est décapante. Travail vient en effet du latin populaire tripaliare, signifiant « tourmenter, torturer avec le trepalium ». Le trepalium était un instrument de torture, une sorte de lance à trois pieux qu’utilisaient les romains pour « triturer » les entrailles de leurs victimes. Le travail serait ainsi, à l’origine et peut-être même aujourd’hui encore, associé à la souffrance. Ce serait un outil pratique pour imposer la puissance de ceux qui, précisément, n’ont pas besoin de travailler.
Courir après le travail
Le travail, s’il a une origine différente dans la civilisation judéo-chrétienne, n’est pas plus souhaitable.
Dieu, mécontent du comportement des premiers êtres humains, accabla ceux-ci d’une terrible sentence.
Selon la Genèse (récit biblique de la formation originelle de l’humanité) la faute qui fit sortir l’homme de sa condition édénique, le condamnait à une existence de dur labeur : « A la sueur de ton front tu gagneras ton pain ».
Alors, voir toute une société courir après le travail comme si c’était une denrée rare et souhaitable, voilà qui a de quoi surprendre ! D’autant plus après qu’un siècle de progrès technologiques nous a permis de remplacer beaucoup de travail humain par le mouvement mécanique de machines presque parfaites. Comment expliquer cette soif de travail ? Ne sommes-nous pas tombés sur la tête, ou bien faits ensorceler par l’esprit du temps ?
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