Cette fiche révision de préparation bac français sur le siècle des Lumières constitue une idée d’exposé pour les secondes grâce à Marion, notre E-prof en ligne de soutien scolaire français spécial lycée.

1/ Qu’est-ce que les Lumières ?

Marion soutien scolaire françaisLes Lumières n’est pas à proprement parler un courant littéraire même s’il est accepté ainsi aujourd’hui. En effet, il est impossible de le limiter de la sorte tant il dépasse la seule histoire littéraire française. Les Lumières sont indissociables de l’histoire des idées du XVIIIe siècle philosophie, science, social… – et dépasse largement les frontières de la France. Cependant, les objectifs, les théories et les thèmes communs des hommes qui ont écrits des traités philosophiques, scientifiques ou des œuvres plus littéraires, font qu’il est possible de les regrouper sous un même mouvement appelé les Lumières.

Le terme même de Lumières est emprunté au latin lumen, qui signifie « éclat divin », et luminaria, « flambeau ». Ces termes issus du lexique religieux, prennent rapidement le sens de « ce qui éclaire et guide l’esprit ». Tel est donc le but, comme nous allons le voir, de ces hommes regroupés sous l’appellation des Lumières.

2/ Contexte historique et culturel

Ce que nous appelons le siècle des Lumières est généralement délimité par deux dates précises : 1715, soit la fin du règne de Louis XIV, le Roi-Soleil, et 1789, le début de la Révolution française. Entre ces deux dates, le pays subit de nombreux changements, tant sur le plan politique que social.

En effet, à la fin du règne de Louis XIV et de l’écroulement de l’Ancien Régime, commence une période de transition notamment caractérisée par une politique plus libérale (pouvoir du Parlement plus large, tolérance voire encouragement du relâchement des mœurs). On doit d’abord ces changements politiques à Philippe d’Orléans, régent du roi. Louis XV, le roi lui-même, quant à lui, perdra progressivement de la popularité tout au long de son règne qui dura plus de cinquante ans (1723-1774). Certaines de ses décisions favorisèrent un climat de contestation comme l’interdiction de l’Encyclopédie en 1751 ou l’exécution du protestant Calas en 1762, tout comme la guerre de Sept Ans (1756-1763). Lorsque Louis XVI accède au pouvoir en 1774, la situation politique est des plus agitée et l’opposition s’est largement radicalisée ce qui va provoquer sa chute irrémédiable.

Sur le plan culturel, il est important de souligner l’essor majeur du livre qui se caractérise par une profusion de publications ainsi que par une certaine démocratisation du livre (recul de l’analphabétisme, progrès de l’impression et de la diffusion, développement des journaux).

De plus, les idées et les goûts se diffusent eux aussi largement grâce à la multiplication des salons (ainsi que des cafés, des clubs et des académies), tenus exclusivement par des femmes, et dans lesquels les plus grands esprits du siècle se retrouvent. Ces auteurs, philosophes ou scientifiques, viennent dans ces salons chercher un appui qu’ils se sont vu refuser par la cour.

Enfin, le monde s’élargit grandement avec ce que l’on a nommé le « cosmopolitisme ». En effet, un véritable engouement pour les voyages et l’exotisme se développe ce qui appelle une réflexion importante sur les autres cultures et l’ethnocentrisme (soit la tendance à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour analyser les autres sociétés) comme en témoignent les romans et récits de Montesquieu, Les Lettres persanes (1721) et de Diderot, Supplément au voyage de Bougainville (1743). La mode du conte galant oriental voit ainsi le jour tout comme la célèbre interrogation sur le « bon sauvage » ou la littérature utopique.

3/ L’Esprit des Lumières

siècles de lumières, Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers

Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, la première encyclopédie

La figure du philosophe est un trait important de ce siècle. A cette époque, on utilise ce terme avant tout pour désigner un auteur qui se sert de sa plume pour défendre ses idées, soit un écrivain contestataire refusant les préjugés, ouvert sur les sciences et la littérature. Il a donc autant une fonction sociale qu’intellectuelle. Sociale car il se doit de dénoncer les abus et les impostures comme les superstitions, le fanatisme et le dogmatisme, en éclairant ses lecteurs vers le progrès et la sagesse. Ses écrits ont notamment pour but de lutter contre toute forme d’inégalités telles que l’esclavage, la torture, ou la peine de mort, tout en prônant la liberté humaine, l’égalité et le bonheur.

Un des buts majeurs de ces philosophes des Lumières, est le savoir universel qui se traduit par la rédaction de L’Encyclopédie dirigée par Diderot et dont le sous-titre est Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Cet ouvrage est le plus important de Diderot et a demandé vingt et un ans de travail avec de nombreux collaborateurs, dont le fameux D’Alembert.

Il est difficile de résumer la pensée et la philosophie si vaste des esprits des Lumières. Cependant, nous pouvons en retenir cinq éléments essentiels :

  • La Raison: c’est sur celle-ci que les philosophes fondent leur réflexion et leurs écrits dans l’idée de balayer les préjugés et les faux savoirs du siècle. Elle leur sert d’arme de la critique et de la vérité.
  • L’Expérience: dans la même logique, la pensée doit s’appuyer sur l’expérience, c’est-à-dire sur l’observation et l’expérimentation.
  • La Nature: ce terme très répandu alors, renvoie à plusieurs choses comme aux éléments du réel, ou à un principe universel et abstrait, ou bien encore, aux décors agrestes (pastoraux, champêtres).
  • La Sensibilité: à côté du rationalisme, un courant basé sur l’émotion et les sens se développe. La sensibilité n’est donc pas écartée des écrits des Lumières.
  • Le Bonheur: ce terme prend un sens laïc qui se rapproche du plaisir. La recherche du bonheur est un élément essentiel et participe à la connaissance, à l’instruction et au progrès.

4/ L’œuvre des Lumières

Comme nous l’avons déjà évoqué, le combat principal des philosophes des Lumières, est celui de l’obscurantisme et vise particulièrement deux domaines : la religion et la politique. En ce qui concerne la religion, ils récusent particulièrement tout dogmatisme qui est, selon eux, à l’origine des superstitions, du fanatisme et de l’intolérance. Quant à la politique, ils dénoncent le modèle monarchique de droit divin qu’ils souhaitent remplacer par un système constitutionnel.

Ces esprits contestataires se sont servis de différentes formes littéraires pour dénoncer ces abus. Les essais, les discours, les dictionnaires, les mémoires et les pamphlets, œuvres théoriques par excellence, ont remarquablement bien servi ces philosophes comme nous pouvons le lire dans L’Esprit des lois de Montesquieu (1748), Le Contrat social de Rousseau (1762), Le Traité sur la tolérance de Voltaire (1763) ou Le Rêve de d’Alembert de Diderot (1769).

Parallèlement à ces œuvres, se développe une littérature satirique qui emprunte des voies plus classiques dont :

  • Le conte philosophique, si cher à Voltaire notamment (Zadig, 1747 ; Candide, 1759 ; L’Ingénu, 1767). Il s’agit d’un récit imaginaire plutôt court dont l’intention est de véhiculer un message moral ou philosophique.
  • Le roman épistolaire : c’est un récit qui se compose de la correspondance fictive ou non d’un ou plusieurs personnages. Le plus emblématique est sans nul doute Les Lettres persanes de Montesquieu (1721). Il ne faut cependant pas écarter l’œuvre si célèbre de Chordelos de L aclos, Les Liaisons dangereuses (1782) qui appartient à la littérature libertine, courant littéraire très en vogue aux siècles des Lumières.
  • Le roman-dialogue: dans ces romans, les codes romanesques sont détournés afin d’inviter le lecteur à une réflexion. Diderot demeure le plus grand représentant de ce genre avec ses deux œuvres, Jacques le fataliste et son maître (1765-1784), et Le Neveu de Rameau (1762-1773).

Comme nous l’avons évoqué précédemment, la sensibilité n’est pas étrangère aux œuvres des Lumières comme le montre le roman de l’Abbé Prevost Manon Lescaut (1731) ou La Vie de Marianne de Marivaux. Les affres du cœur sont aussi largement décortiquées dans La Nouvelle Héloïse de Rousseau, aussi bien que la manipulation des sentiments dans les romans de Crébillon, Laclos ou Sade (littérature libertine).

Il ne faut pas non plus négliger la part importante que le théâtre prit durant ce siècle des Lumières. La comédie, alors très en vogue, se veut elle aussi dénonciatrice comme l’ont particulièrement bien montrés Marivaux et surtout, Beaumarchais (Le Barbier de Séville, 1775, et Le Mariage de Figaro, 1778).

En outre, malgré toutes les formes littéraires diverses et variées que les auteurs de ce siècle ont choisies, la volonté de tous ces philosophes restent la même : celle de dénoncer les abus du pouvoir, de la religion, les inégalités, l’intolérance… Et pour ce faire, tous se servent de la même mécanique littéraire : l’ironie. L’écriture ironique devient le réel symbole stylistique des Lumières (à travers l’antiphrase, la parodie, le badinage…) et caractérise l’impertinence et la liberté.

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2 réponses
    • Prof Express
      Prof Express says:

      Merci Mylyne, belle réussite scolaire! Revenez souvent voir notre blog d’aide aux devoirs et suivez-nous sur Facebook!

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