Dans cette seconde partie de ce cours de philosophie en ligne sur la justice et d’égalité, les positions de Nietzsche, Hobbes, et Rousseau.

cours de philo sur Nietzsche

« Vous les prêcheurs d’égalité! Vous m’êtes des tarentules, et de secrets vindicatifs! »

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

La mauvaise humeur de Nietzsche est révélatrice de la révolution qui a cours chez les modernes. Petite digression : précisons que les modernes n’ont rien de moderne… Vous devez le savoir, nous les philosophes, donnons des significations parfois étranges à des mots bien connus et utilisés tous les jours. Ainsi, un moderne, c’est un penseur qui a vécu entre 1492 et 1789… Reprenons. Nietzsche, disions-nous, par la bouche de son Zarathoustra, explose de rage: les modernes sont en train de donner corps à l’idéal chrétien d’une égalité universelle. L’égalité de tous devant Dieu rend superficielle toute inégalité due au hasard et insupportable toute supériorité due à la naissance. Les lois positives (encore un mot qui ne veut pas dire la même chose pour le philosophe!) qui sont en contradiction avec cette bonne nouvelle doivent désormais être remises en question. Il faut que lumière soit faite! (C’est ainsi qu’adviendra le fameux siècle des — Lumières.) Il est désormais admis pour quasiment tous les penseurs (sauf Nietzsche) que les hommes sont libres et égaux avant tout; leurs différences sont considérées comme secondaires.

Hobbes et le droit à la sécurité

Selon Hobbes, cette égalité est tout simplement « une loi de la nature », mais son interprétation est pour le moins originale: les hommes sont naturellement égaux dans leur capacité de nuire et de tuer! En effet, si par la force le plus fort peut vaincre le plus faible, par la ruse le faible peut également ôter la vie au plus fort. Face à cette humanité destructrice en puissance mais qui a surtout peur d’être tuée, Hobbes considère le droit à la sécurité comme étant le droit le plus important qui soit. La loi doit donc avoir pour but premier la paix civile. Afin d’obtenir cette paix, la résolution des conflits par la violence doit être mise hors la loi. Toutefois, fonder l’égalité politique (c’est-à-dire l’égalité propre à l’homme en société) à partir d’une supposée égalité naturelle comporte un risque. Si Hobbes a tort, si les êtres humains sont en fait naturellement inégaux, doit-on alors construire une société inégale, afin de suivre ce que suggère la nature? Rousseau rejette en bloc cette façon de procéder, car « elle ne convient pas à des hommes raisonnables et libres, qui cherchent la vérité ».

L’égalité selon Rousseau

L’aimable Rousseau ne ressent probablement pas en lui cette capacité de nuire qui sert de principe dans le système de Hobbes. Or, si ce principe est incertain, tout ce qui dépend de lui devient douteux. L’égalité fondamentale entre les hommes, selon Rousseau, repose sur leur qualité d’agent libre ainsi que sur leur caractère perfectible. Si la société comporte des inégalités, cela est dû à l’histoire et aux contingences. Cependant, il est possible de rétablir l’égalité politique par des conventions appropriées. Et pour se faire, Popper affirme qu’il faut que « les citoyens soient traités de manière impartiale, que la naissance, les liens familiaux ou la richesse n’aient aucune influence sur ceux qui font la loi. »

Une fois admis que la justice se réduit à l’égalité, se pose la question du type d’égalité à mettre en place. Car, comme aurait dit Aristote, il y a égalité et égalité… L’égalité sans distinction, l’égalité pure et simple, semble conduire à une injuste distribution, donnant autant au fainéant qu’au méritant. Concernant les richesses, par exemple, chacun devra-t-il posséder les mêmes biens? C’est alors le communisme. Ou bien chacun possédera-t-il ce qui lui revient en fonction de qu’il a fait? Nous voilà dans l’égalitarisme méritocratique. Autre possibilité: l’égalitarisme démocratique qui consiste à donner l’égalité des chances d’acquérir biens et richesses. Il semble plus simple de parvenir à un consensus concernant l’égalité des droits. Le droit de vote, par exemple, peut être accordé à toute personne. Afin que ce droit ne soit pas une obligation, il est associé au droit ne pas faire usage de ce droit.

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