Georges Clemenceau, le Père la Victoire

Dans ce cours d’histoire en ligne niveau lycée, retour sur un Tigre hors du commun ayant contribué à un retournement au cours de la Grande Guerre. 

A 76 ans, celui que l’on surnomme le Tigre est appelé en dernier recours à la tête du gouvernement par le président Poincaré, le 16 novembre 1917. A la tête d’une France fatiguée et devenue défaitiste par lassitude, il impose son autorité, à l’armée comme au pays.

Le surnom de « Père la Victoire » est donné à Georges Clemenceau en raison du rôle essentiel qu’il a joué pendant la Première Guerre mondiale  aussi bien dans l’organisation des armées que par l’élan patriotique qu’il a donné au pays.

Clemenceau sur tous les fronts

Jusque-là̀, l’ancien ministre de l’Intérieur et « premier flic de France » selon ses propres mots, s’était tenu à l’écart, accablant de sarcasmes les chefs civils et militaires. Devenu président du Conseil, Georges Clemenceau s’attache à améliorer les conditions de vie des poilus dans les tranchées. Se rendant lui-même sur le front, il n’hésite pas à défier les Allemands : à 200 mètres des soldats ennemis, brandissant ses bras et menaçant d’un « on vous aura ». Partisan acharné d’une victoire sur l’empire allemand, il mène une politique offensive et belliciste dans laquelle les défaitistes sont réprimés, les mutineries sont matées, l’immigration italienne est sollicitée, les troupes coloniales sont massivement levées…

Georges Clemenceau dans une tranchée à Verdun en août 1917 (photographe : Albert Samara-Chikli. SPA-ECPAD. SPA 60-L-2907)

A partir de juillet 1918 et de la bataille de Château-Thierry, les Allemands renoncent et ne tardent pas à demander l’armistice. Bien que l’extrême droite se montre jusqu’au-boutiste en voulant se rendre à Berlin pour imposer la victoire, Clemenceau ne veut pas faire couler plus de sang et préfère la paix. Il sera qualifié alors de « perd la victoire » par cette droite nationaliste.

Des poilus au traité de Versailles

Qu’importe, Clemenceau vient de remporter le combat de toute une vie, il a gagné. La France est vengée de la guerre de 1870 et de l’humiliante annexion de l’Alsace-Lorraine. Le 11 novembre 1918 à 11 heures, les canons tonnent et les cloches sonnent pour annoncer la fin des combats. En quelques heures, une marrée humaine vient célébrer l’événement, la fin de la guerre, une guerre qui laisse derrière elle 9 millions de morts et 6 millions de mutilés. Dans la rue, Georges Clemenceau est acclamé en héros. Au Palais-Bourbon devant l’hémicycle, il prononce ces mots :

 « Mon devoir est accompli, j’envoie le salut de la France à l’Alsace et à la Lorraine récupérées »

Les principaux dirigeants alliés et deux dirigeants allemands lors de la signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919. (Tableau de William Orpen)
(Source : www.wikipedia.org)

La signature de la paix a lieu à Versailles, le 28 juin 1919. En 1870, Guillaume I^er y avait été proclamé empereur d’Allemagne. Pour laver cet affront et avoir sa revanche, Clemenceau veut que la cérémonie ait lieu dans la galerie des glaces.  Offusqué cependant que des poilus aient été mis sur les côtés, dans les embrasures, il fait déplacer des invités qui se trouvaient aux premiers rangs et y installe ces victorieux soldats, qu’il salue chaleureusement.

L’empereur d’Allemagne déposé Guillaume II reconnaît lui même le rôle essentiel de Clemenceau dans la victoire : « La cause principale de la défaite allemande ? Clemenceau. Si nous avions eu un Clemenceau, nous n’aurions pas perdu la guerre ».

Une BD sur Verdun 

Pour aller plus loin sur l’étude de la Première Guerre mondiale, nous vous invitons à découvrir la critique Prof Express de la bande dessinée extrêmement bien documentée et réaliste :  Verdun, avant l’orage et connaître ainsi notre actualité littéraire. 

Soutien scolaire en ligne histoire niveau lycée (seconde première) avec cet article rédigé par Pierre, E-Spécialiste chez Prof Express.