Révision en ligne du bac sur le thème : « les dynamiques de la mondialisation » avec ce sujet de soutien scolaire géographie sur les frontières, toujours plus nombreuses.

soutien scolaire histoire géographieCommençons par un petit quiz paru sur notre page Facebook :

Aujourd’hui, il y a…

  1. Un nombre de frontières stable depuis la fin de la guerre froide
  2. Un nombre de frontières en hausse en raison des crises migratoires
  3. Un nombre de frontières qui diminue en raison des intégrations régionales et de la mondialisation

(Réponse B)

Qu’est-ce qu’une frontière ?

Une frontière peut être définie comme une discontinuité spatiale, une limite séparant deux zones, souvent représentée par une ligne. L’étymologie du terme renvoie à un aspect militaire et désigne la zone de contact avec une armée ennemie. Les barrières frontalières sont des figures anciennes et classiques de la délimitation territoriale ; le limes romain ou la grande muraille de Chine (édifiée à partir de 700 av JC sur plus de 2000 ans) avaient des fonctions militaires et migratoires. Le but était de défendre les territoires des attaques potentielles. Situées aux confins ou sur les lignes de front, elles devaient assurer la sécurité en filtrant les entrées et les sorties. Avec l’invention du canon, les frontières ont perdu quelque peu de leur intérêt. Les traités de Westphalie (1648) par la suite entérinent un nouvel ordre géopolitique européen en définissant des frontières interétatiques dans un souci de garantir la paix. C’est véritablement après la Première Guerre mondiale, pour empêcher l’invasion de territoires, que de nouvelles frontières ont été mise en place : ligne Maginot en France, ligne Siegfried en Allemagne, ligne Staline en URSS… Malgré la chute du mur de Berlin en 1989, les frontières persistent et se reconfigurent.

carte des frontières dans le monde

Le géographe Michel Foucher utilise le terme de dyade pour qualifier la limite terrestre entre deux Etats contigus. Les 193 Etats dans le monde sont bordés de 271 dyades, ce qui représente 248 000 km soit un demi-million de km à gérer de chaque côté de la frontière. Mais au-delà des dyades, les frontières se trouvent aussi dans les aéroports, dans les airs et dans les mers. Par ailleurs, la notion de frontière peut être considérée dans un sens plus large pour désigner la séparation entre des groupes culturels (frontières linguistique, religieuse…). Deux définitions du terme frontière semblent coexister : l’une a une dimension culturelle et sociale et est exprimée par l’anglais frontier et l’autre a une dimension plus politique (frontière d’Etat) et est traduite par border ou boundary.

 

Frontière ouverte, frontière fermée ?

frontière ouverte en Finlande

Panneau trilingue(finnois, suédois et same) marquant une frontière Schengen intérieure, ouverte, près de Kilpisjärvi (Finlande).

frontière ouverte 2

 

Une typologie des frontières est possible car il y des degrés d’ouverture entre la frontière fermée par un mur et la frontière ouverte sans contrôle apparent. En effet, le niveau de matérialisation des frontières varie en fonction des contexte locaux. Certaines frontières apparaissent sous la forme de barbelés (ex : dyade Pologne-Biélorussie), d’autres sous la forme de grilles (ex : à Gibraltar, Royaume-Uni-Espagne), d’autres encore sous la forme de murs apparemment infranchissables (ex : Israël-Egypte), murs de sable (ex : Irak-Arabie Saoudite)… Cependant, peu de frontières sont réellement ouvertes comme entre les pays de l’espace Schengen. A l’intérieur de cet espace, la circulation se fait librement, sans postes frontières ou barrières douanières en activité permanente. Bien qu’il n’y ait en théorie plus de contrôles aux frontières internes, ceux-ci peuvent être mis en place de manière temporaire s’ils s’avèrent nécessaires au maintien de l’ordre public ou de la sécurité nationale. Les frontières peuvent alors être considérées comme des membranes qui s’ouvrent et peuvent se refermer en fonction des besoins.

Frontière fermée américano-mexicaine

Frontière américano-mexicaine, séparant San Diego (Etats-Unis) de Tijuana (Mexique)

frontière fermée 2

L’obsession des frontières

Dans une économie globalisée, de plus en plus connectée, où la circulation des flux financiers, commerciaux et humains ne cessent de s’accélérer, les frontières peuvent paraitre moins pertinentes, symboles de conflits anciens et vouer à disparaitre. Or il n’en est rien, il y a même de plus en plus de frontières. Et depuis une quinzaine d’années, rien qu’en Europe et en Asie centrale, plus de 26 000 kilomètres de frontières ont été tracées. On délimite en effet de plus en plus l’espace en raison de conflits portant sur le bornage des territoires : entre Israël et ses voisins : entre le Pakistan, l’Inde et l’Afghanistan. On installe de plus en plus de barbelés, de caméras et de portiques. Les frontières, qu’elles soient terrestres ou maritimes représentent un marché en plein essor. Ainsi des firmes sécuritaro-industrielles comme EADS passent des contrats avec le Qatar et l’Arabie saoudite pour la construction de barrières infranchissables. La moitié des murs actuels ont été construits après 2010, et beaucoup sont en construction ou planifiées. Ces nouvelles barrières construites par des pays ayant d’importants moyens financiers visent à se prémunir de l’immigration clandestine, des trafics, du terrorisme… On assiste de fait à une « frontiérisation » du monde, à un monde qui se referme. Or ces murs qui ne cessent de se construire semblent être un leurre et impactent fortement les espaces frontaliers.

Lorsqu’ils sont construits, les murs déstructurent l’économie locale. En effet, contrairement à l’idée qui voudrait que la mondialisation unifierait les espaces, on assiste à des conséquences spatiales dissymétriques le long des frontières : des entreprises jumelles localisent leurs bureaux aux Etats-Unis et leurs usines (« maquiladoras ») au Mexique, le coût de la main d’œuvre y étant moins élevé. De plus, les murs induisent des logiques de transgressions : les trafiquants et les migrants utilisent des stratégies de contournement, comme le passage par la mer ou sous terre : on compte quelques 150 tunnels sous la frontière mexicano-américaine. D’autre part, les murs encouragent les structures criminelles, les mafias qui jouent le rôle de passeurs.

Des frontières à d’autres échelles

Villa Montmorency, une frontière à Paris

Villa Montmorency, quartier fermé dans le XVIe arrondissement de Paris

Les frontières ne sont pas seulement visibles entre des Etats, elles s’observent aussi à l’intérieur de ces derniers : à l’échelle régionales et locales, qu’elles soient policières ou non, militarisées ou non : apartheid jusqu’en 1991, ghettos divers, enclaves des quartiers riches avec constitution de gated communities ou quartiers fermés ultra sécurisés pour les habitants les plus fortunés.

 

 La question des frontières est donc intimement liée au contexte politique et économique. Les récentes crises économiques, migratoires, terroristes… poussent les Etats dans une logique de blindage, de fortification qui serait la garantie d’une plus grande sécurité. Il ne faut peut-être pas omettre la dimension symbolique de la frontière : la frontière perçue comme le signe d’un passé glorieux et à même de mettre à l’écart l’étranger, l’autre, le migrant, considéré comme une menace. La décision du président américain fin janvier 2017 de construire un mur sur toute la longueur de la frontière avec la Mexique n’est qu’un exemple parmi d’autres, qu’un monde sans frontière n’est qu’un vœu pieux.
Exemple de sujet lié aux frontières : la mondialisation efface-t-elle les frontières ?
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