Marion soutien scolaire françaisDans le cadre de votre soutien scolaire, notre E-prof de français en ligne Marion vous propose un résumé des principales figures de style à connaître à l’entrée en seconde.

Savoir reconnaître les figures de style afin de mieux comprendre et analyser un texte littéraire est à présent essentiel pour vous, élèves qui venez d’entrer en seconde. Je vous propose donc un petit récapitulatif des figures à connaître absolument ainsi que deux ou trois pistes pour les interpréter.

Vous trouverez aussi sur notre blog d’aide aux devoirs en ligne, un rappel sur :

l’assonance et l’allitération

le champ lexical  

Bonne révision !

Qu’est-ce qu’une figure de style ?

Avant toute chose, il est nécessaire de rapidement rappeler la définition d’une figure de style :

Le terme est issu du latin figura qui signifiait à l’origine, forme plastique. La figure de style est un procédé d’expression qui agit sur la langue et crée un effet soit sur le sens des mots, soit sur leur sonorité, soit sur leur ordre dans la phrase. Il s’agit donc d’une manière de s’exprimer qui modifie le langage ordinaire en le rendant plus expressif, plus poétique. On parle parfois aussi de figure de rhétorique.

Nous allons nous pencher particulièrement sur trois sortes de figures de style :

  • Les figures d’analogie et de substitution: métaphore, comparaison, personnification, allégorie, métonymie, synecdoque, hypallage et périphrase.
  • Les figures d’exagération et les figures d’atténuation: hyperbole, énumération, gradation, anaphore, euphémisme et litote.
  • Les figures d’opposition: antiphrase, antithèse, oxymore.
  • Figures d’analogie et de substitution

a. La comparaison et la métaphore

Ces deux figures mettent en comparaison deux éléments, l’une grâce à un outil de comparaison (la comparaison), l’autre sans. Je vous renvoie à l’article complet sur ce sujet sur comparaison et métaphore.

b. La personnification et l’allégorie

La personnification est une figure d’analogie qui consiste à dépeindre une chose ou une idée sous les traits d’un être vivant, donc à leur attribuer des caractéristiques humaines (sentiments ou comportements).

Ex :         L’habitude venait me prendre dans ses bras, comme un petit enfant.

Dans cet extrait Du Côté de chez Swann de Proust, le terme « habitude » est personnifié puisque l’auteur lui a attribué des caractéristiques physiques humaines, des bras qui enlacent.

allégorie sur les pigeons, fable de La FontaineLes animaux sont également très souvent personnifiés comme c’est le cas dans les Fables de La Fontaine :

Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre ;
L’un d’eux, s’ennuyant au logis,
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en lointain pays.

Les  Deux Pigeons, 1678

Quant à l’allégorie, elle procède peu ou prou de la même manière mais fait nécessairement référence à une abstraction ; elle rapproche donc un élément abstrait d’un autre concret. La balance (objet concret) est par exemple l’allégorie de la justice (idée abstraite) ou la colombe, celle de la paix. Voici un autre exemple dans un texte littéraire :

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Charles Baudelaire, Spleen – Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Tout comme la personnification, l’allégorie est souvent marquée par une majuscule initiale comme c’est le cas ici pour l’Espoir et l’Angoisse.

c. La métonymie et la synecdoque

métonymie sur la voileLa métonymie est une figure de substitution qui met en place une relation de cause à effet entre deux termes : elle permet de remplacer un élément par un autre qui lui est relié. Cela peut se traduire en désignant le contenant pour le contenu, l’auteur ou l’artiste pour l’œuvre, la ville pour ses habitants, le bâtiment pour la fonction… L’expression « boire un verre » est par exemple une métonymie : on ne boit pas à proprement parler le verre (=contenant) mais bien la boisson qui s’y trouve (=contenu).

Exemple :

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur

Dans cet extrait du poème Demain dès l’aube de Victor Hugo, le terme « voiles » est une métonymie qui désigne les bateaux : une partie, les voiles, est utilisée pour évoquer le tout, le bateau.  La métonymie désigne donc un objet en utilisant le nom d’un autre objet autonome par rapport au premier, mais avec lequel il a un lien nécessaire.

À l’inverse, la synecdoque désigne un objet/une chose par le nom d’un autre objet, avec lequel il forme un ensemble, un tout. Il s’agit donc d’une figure d’inclusion (alors que la métonymie est une figure de contiguïté). Exemple :

Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, […]
Trahit donc ma querelle et ne fait rien pour moi ?

Pierre Corneille, Le Cid, I,4. 1636

d. L’hypallage et la périphrase

L’hypallage est une figure de substitution qui consiste à attribuer à un ou plusieurs mots d’une phrase, ce qui convient en réalité à d’autres mots de la même phrase. Il y a un déplacement des termes. Ce procédé s’observe souvent pour des adjectifs mais ce n’est pas une généralité.

Exemple :                                           Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire.

Alphonse de Lamartine, « L’Automne », Méditations poétiques. 1820

Dans ce vers, on voit bien que les termes « solitaire » et « solitaire » sont inversés. Cela confère un sens poétique au vers et renforce l’impression de solitude puisque ce terme est placé en dernier.

La périphrase, elle, consiste à substituer à un seul terme, plusieurs autres termes qui forment une expression imagée ou descriptive et qui définit ou évoque ce terme.

Exemple :                                           Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mer (…)

Charles Baudelaire, « L’Albatros », Les Fleurs du mal. 1857

Dans ce vers, l’auteur use de la périphrase « vastes oiseaux des mers » pour décrire l’oiseau dont il parle, soit l’albatros. La périphrase évite ainsi les répétitions, permet aussi de mettre l’accent sur le terme substitué ou de donner une valeur et une tonalité particulière au texte.

  • Figures d’exagération et d’atténuation

 1/ Figures d’exagération

a. L’hyperbole

hyperbole sur le tonnerreL’hyperbole est une figure qui permet de mettre en relief un  élément du texte, en amplifiant, en exagérant les termes utilisés ; il s’agit d’intensifier le propos.

Exemple :           Le voilà entré : il rit, il crie, il éclate ; on bouche ses oreilles, c’est un tonnerre.

La Bruyère, Les Caractères. 1688

Ici, l’homme est comparé de manière exagérée à un tonnerre (notamment sa voix) par l’utilisation d’un terme fort. L’hyperbole peut aussi utiliser le superlatif et des adverbes d’intensité (trop, très…).

b. L’énumération et la gradation

L’énumération consiste à énumérer plusieurs termes appartenant généralement à la même classe grammaticale et qui ont tous un même thème en commun : il s’agit de détailler plusieurs éléments d’une description afin de l’approfondir, l’enrichir, lui donner du relief…

Exemple :           Il voyagea, il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.

Flaubert, L’Éducation sentimentale, 1869.

La gradation procède du même principe en amplifiant petit à petit cette énumération : chaque terme doit donc être plus fort que le précédent.

Exemple :           Je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré.

Molière, L’Avare, IV,7. 1668

c. L’anaphore

L’anaphore est aussi une figure d’amplification qui consiste à répéter en début de chaque phrase, vers ou strophe, le même mot ou groupe de mots. Très courante en poésie, elle peut néanmoins être utilisée en prose. Elle permet bien évidemment d’accentuer, de mettre en évidence une idée ainsi que de rythmer le texte. Exemple :

Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oublie

Paul Eluard, « Gabriel Péri », Au rendez-vous allemand. 1944

2/ Figures d’atténuation

a. L’euphémisme

L’euphémisme consiste à atténuer, adoucir une idée afin de la rendre moins brutale, en remplaçant un mot par un autre mot qui amenuise le sens. On dit par exemple qu’une personne a disparu ou qu’elle nous a quittés pour dire qu’elle est morte, ou de quelqu’un qu’il est malentendant pour dire qu’il est sourd.

Exemple :                           La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse

Charles Baudelaire, « La Servante au grand cœur », Les Fleurs du mal. 1857

Dans le second vers, le poète utilise un euphémisme pour évoquer la mort et la tombe de la servante.

b. La litote

La litote consiste quant à elle à utiliser une tournure de phrase, une formule, qui atténue l’expression formulée en renforçant en même temps l’idée même de la phrase.

Exemple :                           Va, je ne te hais point

Corneille, Le Cid, III, 4. 1637

Ce vers retranscrit les paroles de Chimène: elle utilise une litote afin de faire comprendre à Rodrigue qu’elle l’aime.

  • Figures d’opposition

 a. L’antiphrase

L’antiphrase permet d’exprimer le contraire de ce que l’on veut dire en réalité. C’est un des supports principaux de l’ironie.

Exemple :                           Leur [les courtisans] profession est d’être vus et revus, et ils ne se couchent jamais sans s’être acquittés d’un emploi si sérieux et si utile à la république.

Dans cette citation extraite des Caractères, La Bruyère utilise une antiphrase pour se moquer des courtisans.

b. L’antithèse

L’antithèse consiste à juxtaposer deux idées ou deux phrases contraires, soit à les opposer.

Exemple :                           Et monté sur le faîte, il aspire à descendre

Corneille, Cinna, II, 1. 1655

c. L’oxymore

L’oxymore consiste à associer deux termes de sens contraires.

Exemple :                           Soleil noir de la Mélancolie

Gérard de Nerval, Les Chimères, « El Desdichado ». 1854

D’autres articles de soutien scolaire en ligne vous sont proposés sur ce blog de français, n’hésitez pas à les consulter.

1 réponse
  1. stephanie
    stephanie says:

    Bonjour merci pour cet article effectivement très utile en début de seconde. Par contre, si je peux me permettre, je trouve que la mise en page du site – voire son absence – nuit réellement à la bonne comprehansion et à la mise en valeur des articles ( y compris la couleur et la typo ) Par ailleurs, ce serait judicieux que l’on puisse avoir un bouton imprimer pour pouvoir imprimer les articles comme celui ci, sous forme de fiche de révision (sans les photos inutiles).
    Merci et bonne continuation, ce que vous faites est utile et bienvenue.

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