Cours de philo en ligne : le doute de Descartes

Le doute de Descartes dans le Discours de la méthode, sujet de ce cours en ligne de philosophie destiné à vous aider dans vos révisions du baccalauréat.

Sebi, E-prof de soutien scolaire philosophie en ligne, se penche dans ce cours sur Descartes et le doute. Dans son ouvrage Discours de la méthode, Descartes fonde sa méthode philosophique sur le doute méthodique. Ce doute est très différent du doute des sceptiques qui conduit à affirmer une seule chose: on ne peut rien affirmer du tout. Le doute des sceptiques est, d’une certaine manière, un suicide intellectuel. Pour Descartes, en revanche, douter c’est confronter la réalité à la puissance de la raison; le but n’est pas de nier cette réalité et de suspendre son jugement comme le font les sceptiques. Descartes n’est donc pas un sceptique, c’est un rationaliste, car il fonde sa pensée sur la raison. Par l’usage de la raison, il veut établir des vérités indubitables.

Le doute, plutôt que de nier la vérité, est le moyen pour l’atteindre.

Descartes applique ce doute de façon systématique, à tout ce qui peut être objet d’attention. Ce doute hyperbolique va buter contre une certitude fondamentale, celle que recherchait précisément Descartes : « Je pense donc je suis » (cogito ergo sum). Pour Descartes, c’est une vérité absolue, fondement de toute certitude et de toute philosophie. Lorsque je pense, je ne peux pas douter que je pense, car douter, c’est penser. Dit autrement: je ne peux pas douter que je doute. Dans l’expérience du cogito, que tout élève peut reproduire pour lui-même en suivant l’exemple de Descartes, le penseur identifie l’être et la pensée. Au moment où je pense, j’existe nécessairement. Penser, c’est exister. Ce qui fait dire à Descartes dans le Discours de la méthode : « Cette proposition, je suis, j’existe, est nécessairement vraie toutes les fois que je la conçois en mon esprit. » La conscience de soi est la première vérité, la certitude fondamentale, le point de départ qui permet ensuite de raisonner, et de construire une science rationnelle.

La démarche du doute

En matière d’action, l’incertitude est acceptable. En revanche, en matière de vérité théorique, la certitude est nécessaire. Descartes décide de procéder à un tri dans toutes ses connaissances: il rejette absolument tout ce qui peut sembler douteux. Animé par l’espoir d’accéder à une vérité fondamentale qui résiste au doute, il applique sa méthode du doute méthodique. Ce n’est pas tant le monde qui est nié que notre confiance naturelle, spontanée, dans l’existence du monde. Le fait de douter du monde ne change en rien ce monde ; ce qui change, c’est ma représentation du monde, c’est-à-dire ce que le monde est pour moi, dans mon esprit. Descartes commence par douter des sensations. Puis, il applique son doute aux démonstrations qu’il estimait justes auparavant. Les arguments des erreurs des sens et du rêve permettent la radicalisation du doute : c’est le doute hyperbolique. Voyant que rien ne résiste à son doute, Descartes finit même par remettre en question chacune de ses pensées. Son esprit totalement mis à nu, il constate alors qu’une seule vérité résiste à son doute, c’est qu’il pense, et que s’il pense, il est.

Cette vérité fondamentale et indubitable, la conscience de soi, va alors servir de premier principe dans la philosophie de Descartes.