Au cœur de l’histoire du Congo des années 1930

Question :  Quelle puissance coloniale domine le Congo dans les années 1930 ? La réponse mettant en avant le reporter belge, embarqué avec nous dans dans ce cours en ligne de soutien scolaire histoire niveau collège (troisième).

Lorsqu’en 1930, Hergé, alias Georges Rémi, commence l’album de son célèbre journaliste au Congo, son pays, la Belgique, possède depuis 1908 un immense territoire en Afrique, le Congo belge. Hergé est alors employé par le journal catholique, Vingtième siècle, pour lequel il réalise des illustrations en fin de page, qui sont à sont à suivre tous les jours dans le supplément jeunesse, Le petit Vingtième. Le directeur de ce journal, le conservateur abbé Norbert Wallez, lui a demandé de se pencher sur le Congo pour susciter une vocation coloniale chez les jeunes lecteurs. Il s’agit là de trouver une nécessaire main-d’œuvre de planteurs et d’administrateurs pour exploiter les abondantes ressources de cette colonie (caoutchouc) et de christianiser les colonisés perçus comme des sauvages. Hergé qui n’est jamais allé au Congo, s’est inspiré des innombrables reportages de propagande de l’époque : des récits d’aventures coloniales et de conversions illustrés d’autochtones vendus à la sortie des églises.

Visite du roi Albert Ier, roi des Belges, au Congo en 1928

L’album véhicule l’imaginaire colonial des Européens des années 1930 : les colonisés ont des physiques caricaturaux, leur couleur de peau est exagérément noire, les enfants y sont chétifs et les adultes sont naïfs avec des bouches démesurées, parlant un français « petit nègre » et parfois fuient « craintif comme tous ceux de leur race ». Les personnages du colon et du missionnaire sont mis en avant. Le missionnaire notamment sauve le héros d’une mort certaine en utilisant la construction d’un pont de singe au-dessus d’une chute d’eau. Par la suite, il lui présente sa mission : l’hôpital, la ferme-école, et la chapelle. La violence des réalités coloniales sont volontairement omises, et Tintin apparaît comme l’Européen conquérant des années 1930 : il dispose d’un boy, Coco, il circule en Jeep et en avion, il participe à des safaris. Il est le civilisé qui se pose en modèle pour les personnages qu’il rencontre : il s’occupe d’éducation, il assiste le missionnaire, il impose ses nombreux équipements (électro-aimant, projection d’un film avec un électrophone), donne des ordres à Coco et devient même le chef des Ba Baoro’m où il fait régner la justice au village. Très critiqué après-guerre, dans un contexte de décolonisation, Hergé reconnaît au début des années 1980 ne connaître « de ce pays que ce que les gens en racontaient… j’ai dessiné les Africains dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l’Epoque ».

Géographie : où est et qu’est devenu le Congo ?

Le Congo belge (1908-1960)

Le Congo belge devient la République du Congo (RDC) en 1960, puis RDC (République Démocratique du Congo) en 1967, République du Zaïre en 1971, et redevient RDC en 1997. C’est le deuxième pays le plus vaste d’Afrique après l’Algérie, qui connaît encore aujourd’hui de nombreuses tensions.

Lien avec le programme collège d’histoire de 3^ème

Lien avec la programme de 3^ème « Indépendances et construction de nouveaux Etats » qui aborde les décolonisations au XXème siècle.  Ton E-prof de soutien scolaire en ligne te conseille 2 idées d’exposés : 1. Le Congo belge 2. L’indépendance du Congo.

© Salvador Altimir Flickr (Creative Commons)